Vivre sous la prééminence de Jésus- la voie des chrétiens

Le Coin du Théologien

Lundi 03 juin 2024

« La voie ». C’est ainsi qu’était résumée la vie qui découlait des enseignements de Jésus au premier siècle bien entendu avant que les disciples ne soient appelés des « chrétiens ». Cette appellation indiquait déjà qu’au-delà du caractère propositionnel de la foi en Jésus, il existait un aspect pratique-éthique. La foi ne se limitait pas uniquement en des assertions intellectuelles à accepter mais bien plus a des pratiques à intégrer dans la vie de ceux qui se disaient les disciples ou apprentis de Jésus. Ces derniers étaient appelés à refaire leur vie et traditions selon les principes et voies de Jésus. Le message chrétien était simple : la connaissance de l’évangile ne se bornait pas à la présentation de Jésus mais d’une manière mystérieuse à une transformation profonde de ceux qui suivaient Jésus en des personnes qui lui ressemblent (« des petits jésus » ?) au moins sur le plan de l’éthique de la vie.

A quoi ressemblerait une vie vécue avec la ferme conviction que Jésus est le maitre de l’Univers ? C’est la question principale que Paul pose souvent dans ses épitres et correspondances, surtout la seconde partie de ces derniers. Paul a une particularité intéressante dans ces écrits : la première partie est toujours propositionnelles. Elle énonce les principes fondamentaux et théories sur l’évangile et ses réalisations. La seconde partie est très pratique. Elle indique clairement comment ces propositions affectent la vie quotidienne du disciple d’une manière qui le distingue de ceux qui ne croient pas aux propositions de l’évangile.

Par exemple dans son épître aux Colossiens à cette Église, Paul leur donne des éléments de réponses qui pris dans leur contexte sont au-delà du choquant pour un citoyen romain vivant dans cette cité au premier siècle. Je pense humblement que l’église en Afrique devrait étudier les épitres de Paul en particulier celui aux Colossiens et principalement les deux derniers chapitres (3-4) en cherchant à y déceler les principes directeurs fondamentaux de la vie chrétienne et à les appliquer dans la vie quotidienne de ses fidèles. La vie sous le règne du Christ influence toutes les sphères de la vie : elle dicte des nouvelles règles pour les relations familiales, les relations professionnelles mais aussi les relations sociales entrent tribus, ethnies, classes sociales, etc. Ce n’est plus la tradition culturelle ou les normes ethniques qui dictent comment les disciples et apprentis de Jésus doivent vivre et interagir avec le monde.  Dans une culture profondément romaine, Paul insiste que la règle principale qui doit guider la vie individuelle et collective du chrétien n’est pas son appartenance coutumière ou culturelle mais bien au contraire le fait qu’il/elle soit devenue un citoyen (ne) du royaume de Dieu. La foi en Christ est constituée des aspects propositionnels, mais aussi des réalités éthiques et pratiques. Tout cela reflète d’une manière pratique la réalité de la vie chrétienne nouvelle.

Je pense à mon humble avis qu’il s’agit-là d’un travail que l’Église africaine doit entreprendre : se consacrer à définir ce que les relations devraient être quand elles ont pour ligne directrice la prééminence de Jésus comme Seigneur de l’Univers. Tout doit changer. Une nouvelle communauté doit naitre. Paul la décrit dans son épître aux éphésiens. J’espère que chaque dimanche, ceux qui croient encore en la parole de Dieu, définissent contextuellement ces nouvelles règles universelles pour les disciples de Jésus en Afrique.

Rev Kyalangalilwa M Nicolas

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