La problématique des catastrophes naturelles qui sévissent et endeuillent régulièrement la ville de Bukavu.

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce vingt huitième numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine et particulièrement un heureux mois de mars (pour nos auditrices). Ensemble travaillons pour une société plus égalitaire et juste envers ses membres et plus particulièrement les femmes. Dans ce numéro nous reviendrons sur la problématique des catastrophes naturelles qui sévissent et endeuillent régulièrement la ville de Bukavu.

Dans l’après-midi du mercredi 16 Mars 2022, une forte pluie s’abat sur la ville de Bukavu. C’est la saison pluvieuse, tout le monde s’y attendait. Mais malheureusement, cette pluie, comme certaines avant elle va causer des nombreux dégâts et des pertes en vies humaines. On compte six morts. Bien que les dégâts n’étaient pas attendues, cette pluie et son débordement ne sont pas étranges à Bukavu. Chaque fois qu’il pleut, certaines parties de la ville sont en dangers d’éboulement, des inondations. Tout le monde le sait mais malheureusement aucune mesure n’est prise pour épargner ces vies.

Une nouvelle cadence s’installe à Bukavu. Pendant la saison de pluie, on pleure les maisons emportées par les éboulements, les glissements de terrain et les eaux. Pendant la saison sèche, on se lamente a cause des maisons consumées par les incendies. Et ainsi on va de plaintes en plaintes, d’années en année. Quand prendrons-nous les choses en mains pour mettre fin a ce cycle de dommages qui endeuillent et appauvrissent nos populations ? Qui d’ailleurs pense à ces populations ?

Le service protection civile a été mis en place il y a quelques années pour essayer de trouver une solution durable a ces problèmes. Mais ce service pitoyablement délaissé par les autorités budgétaires, dépourvu de moyens ne sait pas par ou commencer. Il assiste impuissant a cette cadence sans même trouver des mécanismes pour renforcer la résilience communautaire ne fusse qu’en la préparant théoriquement et moralement à faire face à ces catastrophes naturelles. Est-ce uniquement un problème des moyens ou un manque d’un leadership visionnaire et pragmatique au sein de cette unité ?

On ne peut pas parler de cette question des incendies sans toucher à la problématique du surpeuplement de la ville de Bukavu. Il faut quand même affirmer que l’on estime à presque deux millions le nombre des personnes qui vivent sur cette espace de presque 45 km2. Ce phénomène a beaucoup des causes. L’exode rural causé par le problème d’insécurité ainsi que de manque d’infrastructures (principalement routière) dans les milieux ruraux est une des causes principales de cette surpopulation de la ville. Ces effets sont terribles. Les services sociaux de base (eaux, électricité, école, santé) sont presque inaccessibles pour la majorité des citoyens de la ville. A ce problème il faut y ajouter la faible urbanisation de la ville qui résulte d’un problème pérenne de manque de planification et d’anticipation de la part des autorités urbaines. Ce mélange produit cette cadence dangereuse.

Les solutions sont à proposer à court, moyen et long terme. Dans le cours termes, il faut identifier les zones à risques et trouver des solutions palliatives qui vont sauver les vies. Il faut que le service de protection civile soit opérationnel et sur terrain. Dans le moyen terme, il faut penser à l’extension ou la délocalisation de la ville de Bukavu. Mais une délocalisation ou extension qui respectera les normes urbanistiques de base. Peut-être il faudra aussi revoir les services de l’urbanisme et de l’habitat pour s’assurer que l’argent ne soit pas l’objet principal de leur motivation (génération des recettes- taxes, impôts et autres redevances) mais plutôt la sécurité des citoyens. A long terme, il faudra une sensibilisation et éducation à grande échelle pour que les gens comprennent que vivre stocké comme des sardines dans un seul lieu n’est pas la solution. Il faudra sécuriser les milieux ruraux, rendre les routes et infrastructures viables dans ces endroits et inviter ceux qui peuvent et veulent à migrer vers ces milieux. Il nous faudra travailler vers une sorte d’exode urbaines. Et ceci nécessitera l’apport des tous, leaders sociaux, politique et économique, main dans la main. Tout est encore possible. Le spectacle du mercredi 16 Mars ne doit pas être un cas qui se répète. On peut l’éviter. Il faut l’éviter.

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé de la question des catastrophes naturels dans la ville de Bukavu. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter un heureux mois de mars (mois de la femme) et une excellente semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !