Merci d’être nombreux à l’écoute de ce quarante cinquième numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine ! Ensemble travaillons pour une société plus juste et plus inclusive envers ses membres. Dans ce numéro nous revenons sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et quelques sujets ayant marqué l’actualité politique la semaine passée en RDC.
La RDC se réveille-t-elle finalement d’un profond sommeil ?
Le vendredi 27 mai 2022, a eu lieu une réunion d’urgence de conseil supérieur de la défense, présidée par le président de la République, en présence de généraux et de représentants des deux chambres du Parlement. Le Conseil supérieur de la défense de la République Démocratique du Congo (RDC) a pris une série de mesures drastiques contre le groupe rebelle M23 ainsi que le Rwanda. Des décisions qui font suite aux attaques par ce groupe (M23) de plusieurs localités et territoires du Nord-Kivu quelques jours avant torpillant ainsi les efforts entrepris par Kinshasa pour ramener la paix dans la partie Est du pays.
Quatre mesures spécifiques ont été adoptées : le M23 est considéré comme un mouvement terroriste et donc désormais exclu du processus de discussion de Nairobi; une mise en garde est faite au gouvernement Rwandais dont l’attitude est de nature à perturber le processus de paix qui arrive pratiquement à son terme avec les discussions de Nairobi où tous les groupes armés, s’ étaient engagés sur la voie de la paix; comme mesure conservatoire, il a été décidé la suspension immédiate des vols de la compagnie Rwandair à destination de la République démocratique du Congo; il a été également décidé de la convocation de l’ambassadeur du Rwanda accrédité en RDC pour lui notifier la désapprobation totale du gouvernement Congolais. Ces mesures sont jugées trop faible et venues trop tard par plusieurs observateurs qui n’hésitent pas à demander un ton et des actions plus dures de la part de Kinshasa.
Le Rwanda n’a pas tardé à répliqué en accusant la RDC de soutenir les FDLR et d’avoir kidnappé deux de ses soldats qui étaient en patrouille le long de ses frontières.
Des voix se sont levées, et du côté de la société civile, et du côté des acteurs politiques pour soutenir les FARDC et inviter le peuple a une résistance contre ce que beaucoup qualifient d’une nième agression du Rwanda. Les pays de la communautés internationales ont aussi emboité le pas à ces voix.
Maintenant que la tension entre Kinshasa et Kigali semble être à son Zenith, la question qui se pose est de savoir quelle sera la suite ? Kinshasa aura-t-il le courage politique d’aller jusqu’au bout de sa logique surtout qu’il a clairement identifié le Rwanda comme son agresseur ? Kigali prendra-t-elle des mesures pour « châtier » les FDLR qu’il accuse d’être en connivence avec l’armée Congolaise ? Allons-nous clairement vers une nouvelle guerre dans la sous-région ? Le silence des autres pays de la sous-régions membres de l’EAC est inquiétant. Au moins d’une manière non-officielle, l’Ouganda par le biais de son chef d’Etat Major de l’armée terrestre semble avoir pris le côté de son voisin le Rwanda au détriment de celui qui l’a invité sur son sol pour combattre les ADF, la RDC. Nous attendons voir ce que dirons les autres membres de l’EAC. Il s’agit ici du premier test de cette organisation régional, saura-t-elle résoudre cette crise d’une manière qui satisfasse à tous les cotes en conflits ?
La communauté internationale sortira-t-elle de son mutisme ? Observera-t-on des ballets diplomatiques entre Kinshasa et Kigali pour calmer la situation ? Où va-t-on attendre que la maison brule pour se réveiller et sortir de leur sommeil ?
Une chose est certaine, que pour beaucoup, l’actuel régime de Kinshasa s’était naïvement et dangereusement rapproché de Kigali, et voilà que maintenant le revirement est visible et inévitable ! Mais quel en sera le prix ? En tout cas les relations ne seront plus les mêmes après cette semaine. D’aucun s’interroge sur le motif réel de ce revirement soudain.
En attendant ce sont les populations Congolaises du Nord-Kivu qui ayant quitté leurs domiciles à cause des affrontements passent la nuit à la belle étoile sans assistance aucune. Et l’on se demande jusqu’à quand ce cycle de violence durera. Combien des Congolais doivent encore mourir pour qu’enfin ceux qui ont le mandat constitutionnel de leur garantir la sécurité se réveille de leur sommeil et prennent le courage de faire ce qui se doit ?
Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambol FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous revenons sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une heureuse semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !
