L’insécurité à l’Est, un casse-tête pour Felix

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce quarante et unième numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine ! Ensemble travaillons pour une société plus juste envers ses membres et plus inclusive. Dans ce numéro nous revenons sur la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC après le massacre de plus de 50 civils par les miliciens de la CODECO à Djugu.

 L’insécurité à l’Est, un casse-tête pour Felix

Dans les premières heures du dimanche 8 mai, de miliciens CODECO ont attaqué le site minier connu sous le nom de Camp Blankete, se trouvant dans le secteur de Banyali Kilo, dans le parage de la commune rurale de Mungbwalu (80 km au Nord de Bunia), en territoire de Djugu. Le bilan de cette attaque et tuerie est lourd au moins 50 personnes mortes, selon le bilan officiel. Les recherches des corps continuent et le bilan pourrait s’alourdir davantage. A ces morts s’ajoutent plusieurs blessés graves et légers ainsi que l’incendie de plusieurs habitations des civils.

Ce qui est étonnant voir même choquant est que ces tueries continuent et n’en finissent pas en dépit de l’instauration de l’état de siège décrété depuis une année déjà dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il faut reconnaitre que malgré les avancées dans certains domaines, une année après, cette mesure exceptionnelle qui donne pleins pouvoirs à l’armée et à la Police, semble encore bien loin de mettre fin aux exactions des groupes armés.

Le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a condamné via le compte twitter de la Présidence de la République ce massacre. « Le Président de la République condamne avec fermeté ce crime répugnant et odieux, il présente ses condoléances les plus émues aux familles éplorées et réitère son engagement à éradiquer tout mouvement d’insurrection sur le sol congolais », a-t-il noté dans son message.

Ces tueries interviennent alors que la CODECO faisait partie des négociations de la Table ronde de Nairobi et qu’il se prépare déjà une conférence pour évaluer l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Quelques jours après le massacre de plus de 50 civils dans une mine d’or en Ituri, par les miliciens de la CODECO, le Président Félix Tshisekedi reviendra à la charge lors de l’ouverture à Kinshasa, le jeudi 12 mai d’un séminaire sur l’éthique et la déontologie militaire au sein de l’armée. Le Président de la République insiste qu’« on ne peut pas continuer à compter des morts (principalement à l’Est de la RDC) comme si nous étions incapables de défendre nos compatriotes qui sont lâchement assassinés », estimant que les CODECO « bénéficient des complicités au sein de l’armée ». Il va renchérir en disant que « Soit notre Armée est incapable, soit ces CODECO, conglomérat de malfaiteurs (et groupe armé à la base de tueries de plus de 100 personnes dernièrement en Ituri) bénéficient des complicités de nos officiers. C’est inacceptable ».

Cette nième tuerie ramène en première ligne la question de la sécurité à l’Est de la RDC qui est devenue un casse-tête pour les gouvernants. Il est maintenant plus que clair que malgré les efforts fournis par l’actuel régime, cette partie du pays ne sera pas pacifiée avant la fin du Mandat du Président Félix Tshisekedi. La question est plus complexe, le mal plus profond que l’on ne l’a diagnostiquée. L’approche militaire avec notre armée n’as pas réussi à résoudre le problème. Des fonds ont été alloués comme jamais auparavant, un état de siège a même été décrété, mais la situation loin de changer semble s’empirer.

L’armée ougandaise a été invitée en plus de la brigade d’intervention de la MONUSCO. Et pourtant on compte toujours des morts. Des négociations directes ont été entamées (on se souviendra tous de la saga de la prise en Otage des membres de la task force conduite par Thomas Lubanga) mais sans produire des résultats sur terrain. Un programme de désarmement avec un ancien rebelle à sa tête a été mis sur pied mais il peine à trouver des démobilisés à encadrer.

Qu’est-ce qui échappe à ceux qui prennent des décisions ? Je ne sais pas je sais seulement que sur terrain la situation ne change pas et tout le monde est agacée et fatigué par l’état des choses. Je sais que si cette situation demeure ainsi, ce pays cours un sérieux risque de rejoindre le cercle restreint des non-Etat comme la Lybie ou la somalie ou la violence est devenue un mode de vie et les autorités ne contrôlent rien du tout ! Et cette situation devrait nous inquiéter tous. A la veille de la célébration de la fête de la libération (17 mai 1996), soit 26 ans après, la RDC peine à retrouver sa stabilité d’antan. Les Congolais devraient donc se poser les questions qui s’imposent quant à la solution véritable pour que cette partie du pays soit pacifiées. En attendant ce jour et pendant qu’on célèbre 26 ans de libération, certains congolais sont sous le joug de leurs propres frères, et ils pleurent leurs morts seuls !

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambol FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous sommes revenus sur la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une heureuse semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !