Table ronde pour la paix et le développement du Sud-Kivu. Une table ronde qui semble tourner en rond !

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce vingt sixième numéro de ce lundi 07 mars 2022. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine et particulièrement un heureux mois de mars (pour nos auditrices- qui célèbre déjà demains le 8 mars la journée internationale de la femme). Ensemble travaillons pour une société plus égalitaire et juste envers ses membres et plus particulièrement les femmes. Dans ce numéro, nous allons parler de la fameuse table ronde pour la paix et le développement du Sud-Kivu. Une table ronde qui semble tourner en rond !

Le lundi 28 février 2022, le gouverneur de province (puisque c’est ainsi qu’il faut maintenant l’appeler) du Sud-Kivu Mr Theo Ngwabidje Kasi est revenu triomphalement dans la ville de Bukavu après presque trois mois d’absence avec dans sa gibecière et pour laisser passer, un arrêt de la cour constitutionnelle qui le réhabilite dans ses fonctions. Le lendemain, une lettre signée par 26 députés demandant une session extraordinaire de l’Assemblée Provinciale qui devrait siéger sur plusieurs matières entre autres le control de la gouvernance en province. Tout le monde aura compris le message : une nouvelle motion était en gestation. Pendant ce temps, une partie de la société civile- le bureau de coordination, invitait le peuple à une ville morte le mardi 01 mars 2022 en signe de protestation du retour du gouverneur controversé en province, l’invitant dans l’entre temps a la démission. Une autre frange de la société civile, elle appelle au dialogue des différentes parties, à prendre acte de l’arrêt de la cour et à réfléchir ensemble sur un nouveau « modus vivendi » en province après que chaque camp ait montré de quoi il était capable. D’ailleurs ce message sera repris par le gouverneur lors de son meeting improvisé au port Ihusi à son retour dans la ville, et une première matérialisation se ferra par des réhabilitations de certaines autorités suspendues sous sa houlette tel que le maire de la ville de Bukavu et le bourgmestre de la commune d’Ibanda. Que devrions-nous retenir de tout cela ?

  1. Il est plus qu’évident que les fils et filles du Sud-Kivu doivent dialoguer. La tension ayant précédé mais aussi celle qui a succédé à la motion de censure du 03 décembre 2021, ont démontré à suffisance qu’ il y avait un sérieux problèmes d’unité au sein de la classe politique et pire que cette radicalisation s’étendait au sein des sphères sociales. La vérité est que ce problème durait déjà depuis la fin de la coalition FCC-CACH, et certain la daterait même à partir de la sortie de l’AFDC de l’honorable Modeste Bahati Lukwebo du FCC en 2019. L’arrestation de l’honorable Vital Kamerhe ne viendra que mettre de l’huile à un feu qui brulait déjà. Certains acteurs accusant d’autre de vouloir profiter du malheur des uns pour se faire une santé politique et gagner des points face au pouvoir en place.  Un dialogue entre homme politique est donc une nécessité en ce moment si la province veut aller de l’avant. Mais est-ce que les uns et les autres sauront mettre les intérêts du Sud-Kivu avant leur calculs politiciens ? Et mieux, quelle est cette personnalité respectée par tous les acteurs qui pourra mettre ces enfants du Sud-Kivu autour d’une même table pour harmoniser leurs vues ?
  2. Au-delà d’un dialogue politique, il est impératif qu’il soit convoqué dans l’urgence, un dialogue social. Le but premier de ce dialogue sera d’exprimer les aspirations du peuple face à la gouvernance ainsi qu’au développement de la province. Ce dialogue devra commencer à la base et remonter au sommet. Il n’aura qu’une seule question : où allons-nous en tant que province ? Que voulons-nous réellement ? Et à quoi nous engageons-nous pour arriver à destination ? Il n’est un secret pour personne que le Sud-Kivu semble avancer en reculon face aux autres provinces sœurs de l’ancien Kivu, et cela sur presque tous les plans (bien qu’il y a ait des similarités entre provinces, les questions des groupes armées sur fond des tensions communautaires par exemple). Ce qui inquiète plus d’un. Un contrat social et une carte qui retracent le chemin critique devant mener la province à son émergence sont plus qu’essentiel en ce moment. Ce dialogue aura comme avantage d’éviter que le dialogue politique ne se mue en un complot contre les aspirations légitime de développement du peuple et donne aux politiciens un champs libre pour se partager le gâteau sans résoudre les préoccupations fondamentales des populations. Mais ici encore la même question se pose, quelle est cette personne consensuelle qui pourra conduire un tel processus ?

Il est donc évident que les fils et filles du Sud-Kivu doivent s’exprimer. Mais il semble manquer un cadre et un facilitateur pour ces conversations. On est donc devant une impasse. Et en attendant, on a l’air d’être observateur dans un théâtre ou les aveugles-sourd muets cherchent à communiquer. Une table ronde qui tourne en rond ! Il durera encore combien de temps ce théâtre avant que la colère populaire n’explose et ne renverse les cartes ?

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé la fameuse table ronde pour la paix et le développement du Sud-Kivu. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter un heureux mois de mars (mois de la femme) et une excellente semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !

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