A quand le débat sur l’avenir de notre nation ?

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce trente cinquième numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine et particulièrement une heureuse semaine et un excellent mois de Ramadhan à nos amis musulmans ! Ensemble travaillons pour une société plus juste envers ses membres et plus inclusive. Dans ce numéro nous reviendrons sur les leçons à tirer de la campagne présidentielle française pour notre jeune démocratie en RDC.

A quand le débat sur l’avenir de notre nation ?

Le mois d’avril 2022 a été en grande partie caractérisé par les élections en France. La RDC étant un pays francophone (le plus grand au monde), nous sommes inondés par l’actualité française et en particulier les débats autour de la campagne présidentielle. Un débat que je dois avouer riche en couleur mais aussi pédagogique. Je ne vais pas dans cette chronique vous dire ce que je pense des diffèrent candidats. Cependant je vais revenir sur quelques leçons que j’ai apprises et qui je pense devraient influencer notre vision du monde en tout cas en RDC (et au Sud-Kivu) en particulier.

  1. Les débats sont idéologiques. Les différents candidats proposent des idées sur leur vision de ce qui doit être. C’est vrai qu’ils s’attaquent mutuellement et personnellement de temps en temps mais c’est uniquement pour critiquer les positions des uns et des autres. Le fond de leurs discours consiste à défendre des idées (de droite, de gauche ou du centre) mais des idées. Pas des personnes ni des ethnies. Le débat du second tour entre Mr Emmanuel Macron et Madame Marine le Pen en en est une illustration. Pendant presque trois heures ils ont parlé de leur vision de la France. Quand auront nous aussi des débats aussi détaillés sur les idées de société et comment ces idées seront mises en pratiques ?
  2. Les débats sont nationalistes et futuristes. Tous les candidats se battent pour que leur nation (la France) continue à être une grande puissance dans l’avenir. Certes ils ont des propositions différentes mais ils partagent en commun ce sens patriotique et cette conviction que leur pays doit continuer à influencer le monde en tant qu’une puissance. Ils sont convaincus au fond d’eux-mêmes que leur rôle entant que leaders c’est de rendre leur nation plus forte dans le futur. Quand sortirons-nous des discours creux, pour proposer des alternatives crédibles et pratiques afin de faire de la RDC une nation forte et puissante dans le monde ?
  3. Les débats sont démocratiques. On entend dans tous les discours un appel à la population qui est le juge suprême. Il y a une certaine conviction et un respect presque sacro-saint envers la population. Personne ne veut changer ce principe constitutionnel de la souveraineté de la population. Personne ne travaille à bourrer les urnes et ainsi empêcher l’expression populaire. Les leaders comprennent que sans cette population ils ne valent rien et ils s’articulent à la courtiser, à lui faire allégeance et à chercher à lui offrir le mieux qui puisse être. On comprend directement que les leaders politiques se voient en esclaves et serviteurs du peuple et non pas en des « roitelets » qui doivent être servis par le peuple.

Je ne sais pas ce que vous avez appris de cette campagne présidentielle française. Je ne connais pas le candidat qui vous est plus proche- et je crois que cela importe très peu. Je ne sais même pas qui va gagner les élections. Mais au moins je sais que si vous êtes un analyste des débats politiques en province du Sud-Kivu ou en RDC, vous avez compris que nous avons encore un très long chemin à faire. Si réellement nous désirons le décollage et le développement de notre pays et notre province, nous devons nous débarrasser des débats construits autours des individus et passer à des débats sur des idéologies. Nous devons remettre la patrie et la nation au centre de nos discussions et non les ethnies ou les personnalités. Le peuple doit reprendre son rôle de juge et souverain primaire et éviter de se vendre aux politiques en retour des miettes (T-Shirt et quelques billets). Le changement c’est possible. Ce qui se passe en France peut aussi se passer chez-nous en RDC. Il y a encore beaucoup de travail à faire et ce travail ne se fera pas seul. Il requiert l’engagement de tout un chacun de nous. La RDC peut-elle compter sur toi cher ami ?

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé du des leçons à tirer de la campagne présidentielle française pour notre jeune démocratie en RDC. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une heureuse semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !