Merci d’être nombreux à l’écoute de ce trente neuvième numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine ! Ensemble travaillons pour une société plus juste envers ses membres et plus inclusive. Dans ce numéro nous revenons la saga des motions de censure contre les ministres provinciaux au Sud-Kivu, quelles analyses en tirer ?
De motion en motion, à qui le prochain tour ?
Le vendredi 06 mai 2022, une motion de censure est déposée contre la ministre provinciale de l’Education, madame Geneviève Mizumbi. Il lui est reproché un chapelet des griefs. Ce qui est même curieux est que parmi les signataires de la motion, il y a des députés de son ancien parti, le PANADER.
Tout le monde se pose des questions sur non seulement l’opportunité de cette motion mais aussi son mobile. Il est important de noter ici que le control de l’action gouvernemental en province est du ressort de l’Assemblée provinciale. Il n’y a donc rien d’illégal dans la nature de la motion. Cependant si l’on considère les tensions politiques des derniers six mois, les différents virements et changements des positions des acteurs, on peut s’interroger sur l’opportunité et la pertinence de cette motion.
Est-ce le gouverneur qui est indirectement vise par la motion ? Après tout c’est lui qui a signé l’arrêté sur fond du quel la motion a été motivée. Est-ce une façon de se débarrasser d’une ministre qui est devenue encombrante pour le gouverneur et dont la tête a été mis à prix depuis qu’elle a renié le parti qui l’avait désigné à ce poste pour suivre celui qui est son chef hiérarchique ? Pourquoi une seconde motion contre un autre ministre du gouvernement Ngwabidje 2 ? Est-ce une façon de dire que les députés jugent la qualité de travail des autres ministres passable ou excellente ? Déjà des remous s’élèvent contre le ministre des Transport qui a réintroduit une taxe jadis contestée (du temps du gouverneur nyamugabo). Pourquoi ce ministre n’est pas aussi interpelé par l’Assemblée provinciale ? Ou encore celui de l’urbanisme et habitat, après le désastre que la ville a connu avec le glissement de terrain sur le site lycée wima. Pourquoi n’est-il pas interpelé pour s’expliquer devant le parlement. Il y a quand même eu mort d’homme dans ce drame. Et je ne crois pas que nous avons fini de compter les dégâts de cette anarchie observée dans le domaine de l’urbanisation.
Nous attendrons tous la plénière qui statuera sur le cas de la ministre pour finalement connaitre son sort. Mais déjà il est plus que clair que malgré ses faiblesses, elle n’est pas l’unique ministre de l’Exécutif provincial qui devrait faire Object de control parlementaire. Elle semble être une victime expiatoire au centre d’un « deal » politique entre des ennemis d’hier qui veulent faire la paix aujourd’hui. En tout cas telle est ma lecture des faits.
Quoi qu’il en soit, le peuple se doit de rester vigilant. Le politicien Congolais est passé maitre en maquillage de la vérité. Il s’est spécialisé dans la gestion des foules tel un magicien. Ce que l’on voit n’est presque jamais la vraie version ou vérité.
Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambol FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous sommes revenus la saga des motions de censure contre les ministres provinciaux au Sud-Kivu. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une heureuse semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !