Merci d’être nombreux à l’écoute de ce seizième numéro de ce dimanche 06 février 2022. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine. Dans ce numéro, nous allons parler de la situation malheureuse des grèves a répétitions dans tous les secteurs de la vie en RD Congo et affecte négativement nos vies. Qu’est-ce qu’ils expriment et comment les comprendre?
Le jeudi 03 février à 23h00, nous dit-on, le Vice-premier ministre et ministre du Budget a conclu avec le concours de son collège de l’enseignement supérieur et universitaire un accord avec les syndicats des professeurs et autres enseignants d’universités (Chefs des travaux et assistants) levant ainsi une grève qui paralysait le début de l’année académique et cela depuis plus de cinq semaines. Mais ce cas de grève n’est pas le premier ni la situation unique en son genre. Les grèves se généralisent dans tous les domaines de la vie sociale du congolais.
A un moment s’était les enseignants du primaire et du secondaire qui étaient en grève paralysant ainsi une grande partie de l’année scolaire 2020-2021 et retardant le début de l’année scolaire 2021-2022. Un accord aura aussi été conclu avec eux, suspendant ainsi la grève. Mais quelle est la garantie de non-répétition que nous avons ? Tout porte à croire que ce même scenario sera vécu au début de l’année scolaire prochaine, déjà les orages se pointent à l’horizon !
Après la grève des enseignants, ce fut le tour du corps médical, d’abord les médecins ensuite les infirmiers. Pendant que le domaine de santé était en grève ce sont les assistants du système judiciaires qui allaient aussi en grève (huissiers, greffiers, etc.). Mais pourquoi ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Ces grèves ont en commun la demande de hausse de la prise en charge de l’Etat (rémunération) des personnes qui revendique leurs droits.
Il sied ici de noter que la grève est un exercice légal en RD Congo. Mais leur régularité et multiplicité tend souvent à agacer les gens qui profitent des services rendus par ceux qui vont en grèves. Cependant je ne puis m’empêcher de me poser un certain nombre des questions.
- Une grève par définition est un moyen de pression d’un employé envers son employeur dans le but de réclamer un droit que l’employé juge bafoué par l’employeurs.
- Et pourtant en RDC tous les secteurs qui sont allé en grèves sont en théories des services de l’Etat mais curieusement, ces services ne sont pas gratuits pour les congolais. Les étudiants paient les multiples frais académiques même dans les institutions publiques. Avoir accès aux soins de santé, sans payer une caution est presque impossible en RD Congo. L’enseignement primaire et secondaire n’en parlons même pas. Alors que l’Etat est supposé prendre en charge les enseignants du primaire, nous avons tous assisté à une résistance farouche contre le principe de la gratuité de l’enseignement de base. Personne ne sait ou nous en sommes dans ce domaine à ce moment précis. Alors comment expliquer ces grèves alors que tous ces services sont payants pour le congolais moyen ? Je ne sais pas l’expliquer peut-être vous le saurez. Donc le congolais paie deux fois, une fois de sa poche et une autre fois indirectement au travers l’Etat (qui on le sait tous, vit je nous le rappelle des taxes et impôts du citoyen congolais). N’est-ce pas là une arnaque ?
- Je pense que ces situations sont indicatives de la nécessité et la nature du débat social dont nous avons besoin dans la société. Quel type d’Etat sommes-nous au juste ? Sommes-nous un Etat socialiste ou capitaliste ? ou les deux à la fois ? Je ne saurai vous le dire. Au fait on ne sait plus on est dans quel régime (socialiste ou capitaliste). Et certains profite de cette confusion. Si nous sommes un état socialiste, alors il faut reconnaitre que la RDC n’a pas les moyens conséquents pour prendre en charges ces secteurs qui vont continuellement en grèves fautes des moyens (on peut débattre de la richesse de la RDC dans un autre numéro, je base mes analyses sur les observations vécues). Des reformes (privatisation) s’imposent donc si tel est le cas. Et je crois qu’à un moment de l’histoire de notre pays, ce processus de réforme pour la privatisation de certains secteurs a commencé mais comme toujours il n’a jamais été mené jusqu’au bout. C’est possible de privatiser plusieurs de ces secteurs (d’ailleurs ils le sont en camouffle) et après mettre en place des mécanismes pour assister les plus démunis. La solution est d’avoir la volonté et le courage politique de reformer tous les secteurs afin de choisir un modèle qui correspondra à nos capacités actuelles tout en tenant compte aussi de nos potentialités. Quitte à l’adapter quand les moyens seront au rendez-vous.
Mais aura-t-on la vision, la volonté et le courage politique requis pour mener ces réformes et ainsi arrêter ces grognes sociales ? Je suis sceptique mais l’avenir nous le dira. En attendant croisons nos doigts et prions qu’aucun autre secteur essentiel n’aille en grève et ne nous rende la vie misérable.
Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE » dans ce numéro, nous sommes revenus sur la question des grèves et ce que nous pensons peut être fait pour les endiguer. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une heureuse semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !