Date : Lundi 24 octobre 2022
Merci d’être nombreux à l’écoute de ce quatre-vingts et unièmement numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus juste et plus inclusive envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité nationale plus particulièrement la question autour de la mise/vente aux enchères de certains block pétroliers et gazier ainsi que la controverse que ce processus a causée !
La RDC pays solution ou pays à problèmes ?
Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a lancé officiellement la vente aux enchères de 27 blocs pétroliers et de 3 blocs gaziers du lac Kivu, à Kinshasa, le 28 juillet dernier. La publication de ces appels d’offres a causé une controverse au sein de la classe sociale. Elle divise les acteurs de la société civile au sujet des études d’impacts environnementaux et des incidents écologiques pouvant être causés par l’exploration et l’exploitation de ces ressources fossiles. A l’heure où le monde s’éloigne de plus en plus des énergies fossiles, ce sujet énerve plus qu’un.
L’Envoyé spécial du Président américain pour le Climat, John Kerry craint que la mise en vente aux enchères de certains blocs pétroliers en RDC ne puisse briser l’équilibre entre l’exploitation des ressources naturelles et la création d’emplois dans le bassin du Congo. Il a exprimé cette préoccupation lors d’une conférence de presse tenue mardi 4 octobre à Kinshasa, en marge des travaux de la Pré-COP27. « L’exploitation des ressources naturelles ne peut pas se faire concurremment à la création d’emplois, à de bonnes politiques économiques, au renforcement de l’économie… », a souligné John Kerry. Sa préoccupation rencontrera le mutisme pour ne pas dire l’hostilité de la part des autorités congolaise qui pointent le besoin du développement ainsi que les ressources que ces exploitations apporteront au pays. Elles comptent sur ces capitaux pour contribuer à la réduction de la pauvreté en RDC.
Cependant, une certaine opinion pense que l´exploitation des hydrocarbures ne va pas profiter aux communautés locales comme c´est le cas des ressources minières déjà. L’économie de la RDC est principalement extractive. 62 ans après l’indépendance, ce pays a échoué à diversifier ses revenues malgré sont immense potentiel agricole. Que faut-il faire pour permettre aux communautés locales de profiter des revenus que vont rapporter ses ressources ? – Comment améliorer la gouvernance dans le secteur des hydrocarbures en RDC ? – Comment concilier les activités d’extraction de ces ressources fossiles et la protection de l’écologie ?
Des questions donc s’imposent face à cette nouvelle entreprise amorcée par le gouvernement congolais surtout que ces énergies fossiles ont une capacité très grande de pollution alors que ce pays était supposé être un pays « solution » et donc « non-pollueur » face à la question du réchauffement climatique. Qu’est-ce qui a changé dans le chef des dirigeant congolais ? Peut-être n’ont-ils pas apprécié le langage plus que démagogue des pays « pollueurs ». En effet La RDC était allée à la COP 26 à Glascow en 2021 de manière résolument engagée et pour se présenter comme étant un pays solution grâce à trois éléments : sa forêt luxuriante stabilise le climat mondial et aujourd’hui on a déterminé que la RDC et le bassin du Congo sont devenus les premiers poumons de la planète. Deuxième volet, la RDC est un pays solution du fait de ses capacités de générer des énergies renouvelables. La RDC est véritablement un paradis pour l’électricité avec un potentiel hydroélectrique de 100 mille mégawatts, et un potentiel de 90 mille mégawatts sous d’autres formes d’énergies renouvelables. Troisième solution, la RDC détient énormément de minerais stratégiques, puisque ces minerais tels que le cobalt, le coltan, le germanium sont aujourd’hui utilisés pour les batteries qui stockent l’énergie solaire ou les batteries qui vont être utilisées dans l’industrie automobile.
Ce dilemme congolais, relève un problème auquel beaucoup des pays en voie de développement devront faire face. Il semble qu’on leur offre de choisir entre l’option du développement économique (qui passe par une approche polluante du climat comme l’on fait la majeure partie des pays développés) ou rester dans leur situation actuelle dans le but de préserver leur écosystème pour le bien du globe. Mais je pense qu’il s’agit là d’une fausse dichotomie. Il est possible de trouver des moyens écologiques pour favoriser des croissances économiques. Et les gens ne devraient pas choisir entre mourir de faim et préserver la nature : faire les deux est une option qu’il faut explorer. Malheureusement tout le monde aime le chemin le plus facile ! Et la RDC semble avoir choisi ce chemin-là. Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé l’actualité nationale plus particulièrement la question autours de la mise/vente aux enchères de certains block pétroliers et gazier ainsi que la controverse que ce processus a causée ! Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !