La contre-offensive contre le M23, un arbre qui cache la forêt ?

Date : Vendredi 28 octobre 2022

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce quatre-vingts et deuxièmement numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellente début de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus juste et plus inclusive envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité nationale plus particulièrement la question sécuritaire autour de l’offensive des FARDC contre les rebelles du M23 !

La contre-offensive contre le M23, un arbre qui cache la forêt ?

C’est d’abord la rhétorique qui a changée : « pas de négociation avec le M23 avant que ceux-ci ne se retire de Bunagana ». On l’entendra de la bouche du professeur Serge Tshibangu, mandataire spécial du Chef de l’Etat Congolais à l’EAC. Et pourtant bien avant cette déclaration, on a tous suivi la tournée Amani de l’honorable Vital Kamerhe qui insistait qu’une des pistes de sortie de la situation confuse au Nord-Kivu passait par les négociations. Ce plan promus par Kamerhe, est celui qui a était longtemps porté par la communauté internationale. Cette dernière insistait qu’il n’y eût pas de solution militaire à la crise mais plutôt diplomatique en privilégiant le processus de Nairobi sous la médiation de l’ancien président Kenyan et de la communauté Economique des Etat de l’Afrique de l’Est. C’est d’ailleurs dans cette approche que la France a conduit des négociations secrètes qui auront abouti à la rencontre entre les Président Felix Tshisekedi et Paul Kagame sous la médiation d’Emmanuel Macron en marge du dernier sommet des Nations Unies à New York.

Cependant, il y a quelques semaines on a assisté à un changement au niveau du commandement militaire des FARDC et puis depuis quelques jours la lancée de l’offensive militaire sur terrain contre les M23 (et leurs alliés du RDF). On se pose donc la question de savoir ou est le contingent kenyan qui était supposé s’interposer entre le M23 et les FARDC et ainsi faciliter leur repli de la cité de Bunagana ? En tout cas on nous rapporté que celle-ci a déjà abandonné les lieux. On ne nous dit pas pourquoi. Mais il n’est pas difficile de se l’imaginer. Les négociations ne semblent plus être une option viable.

L’offensive des FARDC a d’abord produits des bonnes nouvelles. L’espoir grandissait au sein de la population congolaise qui pendant longtemps s’est sentie humiliée. On pouvait suivre la montée de cette fièvre patriotique sur les réseaux sociaux. Mais elle n’aura malheureusement pas duré longtemps. Le tares et handicaps de notre armée nous ont vite rattrapé. Ces dernières 24 heures ces sont des mauvaises nouvelles, le M23 gagne du terrain. Et pire la cité de Rutshuru est maintenant menacée. On va du sucrée au vinaigre. On rapporte même que les Ougandais (UPDF) s’y sont aussi mêlé de nouveau pour protéger les M23 et leurs alliés du RDF. Mais qu’est-ce qu’ils font encore en RDC ces ougandais ? Tout le monde sait que si le M23 a gagné Bunagana c’est avec leur aide. Pourquoi alors on ne pointe du doigt que le Rwanda mais on ne parle pas des Ougandais ? Ces Ougandais que nous avons accueillis à bras ouverts et qui présentement sont devenus une épines dans notre gorge ? Et pourquoi on ne leur demande pas de rentrer chez eux ? Des questions s’imposent. Mais personnes ne nous donne des réponses.

Mais je crois qu’il faut voir plus loin. Le cynisme du politicien congolais. Et si cette guerre était là pour empêcher la tenue des élections ? Et si le régime actuel ayant échoué à convaincre les acteurs majeurs politiques congolais de lui accorder un glissement de 48 mois, comme on le dit tout bas dans les salons, aurait trouvé dans le dossier du M23 une astuce pour retarder si pas reporter les élections ? Après tout Kabila avait essayé d’user du même prétexte pour éviter les élections de 2016. Ce ne serait que du déjà vu dans l’arène politique congolaise, qui je dois le dire est pauvre en innovation mais extrêmement riches en distractions ! Après tout le Nord Kivu est sous état de siège qui est un pas de loin que l’Etat de guerre. La constitution ne permet pas d’avoir des élections sous état de guerre.

Et pourtant les politiques dorment. Et la société civile aussi. Personne ne regarde dans ce sens. Et à la fin tout le monde sera surpris. En tout cas tout le monde sauf vous et moi. Celui-là on l’aura vu venir ! Au peuple donc de se réveiller et de s’assurer que sa démocratie est préservée. Mais comment ?

 Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé sur l’actualité nationale plus particulièrement la question sécuritaire autour de l’offensive des FARDC contre les rebelles du M23! Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !

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