Quand le poisson pourrit par la tête : le Sud-Kivu est-elle une province bénie ou maudite ?

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce soixante septième numéro. Laissez-moi vous souhaiter une excellent fin de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus inclusive et juste envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité sociale du pays. Nous parlerons de la réalité du Sud-Kivu quant à sa représentativité politique et le niveau de développement de la province !

Quand le poisson pourrit par la tête : le Sud-Kivu est-elle une province bénie ou maudite ?

La discussion est sur toutes les bouches mais personne ne semble comprendre le phénomène ni en expliquer les raisons. Depuis l’indépendance de notre pays la RDC, la province du Sud-Kivu (et le grand Kivu d’antan) a toujours joué un rôle très pivotal dans la politique de la RDC. Des grands hommes tel que Jean Marie Kititwa, Faustin Birindwa ont domminé la dynamique politique de la RDC. De nos jours des hommes comme le feu Lumbi-Pierre, Jean Marie Bulambo, Vital Kamerhe, Bahati Lukwebo, Balamage Nkolo, Nehemie Mwilanya ont été ces dix dernières années au centre du pouvoir Congolais.

Présentement le Sud-Kivu est représenté au gouvernement par presque sept ministres, le deuxième vice-président de l’Assemblée ainsi que le président du sénat. Il faut aussi compter les nombreux mandataires publics et la première dame parmi les fils et filles du Sud-Kivu qui sont au centre du pouvoir actuellement. Et pourtant la province ne semble pas décoller. Pire le Sud-Kivu est en très grand retard surtout en ce qui concerne les infrastructures si l’on doit comparer les avancées significatives des deux autres provinces issues de découpage de l’ancien Kivu. Et donc malgré tous les atouts, les ressources humaines et naturelles pourquoi le Sud-Kivu ne parvient-il pas à prendre son essor ? Je note deux raisons (possible qu’il y en ait plus et que vous identifierez d’autres que les miennes).

  1. Il manque au Sud-Kivu un leadership cohésif. Je me dois de le dire que le leadership au Sud-Kivu souffre d’une immaturité congénitale. Un peu comme des crabes dans un panier chaque leader (d’un coin de la province- généralement ethnique) veut être le seul interlocuteur incontournable pour le Sud-Kivu. Et généralement cela n’est pas pour des questions de développement mais plutôt pour tirer les dividendes politiques. La maturité des leaders s’imposerait donc à ce niveau. Tout en se respectant mutuellement et en reconnaissant la force des uns et des autres, un minimum de concertation devrait avoir lieu sur les questions essentielles de développement pour la province. Un consensus devrait se dégager sur les besoins et la nécessité en développement de la province. Mais est-ce que nos leaders ont suffisamment d’humilité pour mettre leur ego de côté et penser Sud-Kivu ? Est-ce que ces leaders ont suffisamment de courage pour marcher sur le chemin de la confiance et de l’intérêt communautaire quand ils se sont construits une santé et un poids politique sur la méfiance, la manipulation et l’intérêt égoïste et personnel ?
  2. La population du Sud-Kivu n’est pas très exigeante envers ses leaders. Depuis des décennies elle connait comment ces gens-là manipulent pour se tailler des parts de lions auprès de ceux qui sont au pouvoir. Et pourtant chaque fois que ces politiques se présentent, c’est cette même population qui se laisse manipuler. Ce qui est surprenant est que beaucoup de ces politiques se la coule douce pendant que ces mêmes populations qu’ils manipulent sont ceux qui dorment dans l’insécurité, n’ont pas d’eau potable, ne savent pas donner à leurs enfants une éducation de qualité et ne savent pas avoir accès à des soins de santé de qualité. C’est elle qui devrait lancer un signal fort à ces autorités pour leur demander de changer d’approche et de penser au développement du Sud-Kivu en premier.

Il y a lieu donc de se poser la question de savoir si cette province n’est pas une province maudite. Car sa tête, son élite semble ne pas se soucier d’elle. Et les peuples, semble être dans un sommeil dont ils ne désirent pas se réveiller.

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé de la réalité du Sud-Kivu quant à sa représentativité politique et le niveau de développement de la province ! Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !

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