Quand l’eau et l’électricité deviennent un luxe que beaucoup de Congolais ne peuvent se permettre!

Approvisionnement en eau potable au bord du Lac Kivu, suite à la pénurie d’eau à Goma. Photos Monusco. Tony Ntumba.

Merci d’être à l’écoute de ce onzième numéro de ce lundi 24 janvier 2022. Laissez-moi vous souhaiter les vœux les meilleurs de prospérité et de succès pour cette année nouvelle que nous avons débuté. Dans ce numéro, nous allons parler d’une situation malheureuse mais qui nous préoccupe tous (en ces derniers jours ceux qui vivent dans le quartier Nyalukemba à Nguba) : le manque d’accès a l’eau potable et a l’électricité.

Quand l’eau et l’électricité deviennent un luxe que beaucoup des Congolais ne peuvent se permettre!

La RDC est un pays intéressant ! D’un côté elle est citée parmi les pays ayant presque tous le potentiel hydroélectrique du monde mais de l’autre côté la majeure partie de sa population (même urbaine) souffre pour avoir accès à de l’eau potable ou à l’électricité.

La RDC a un des fleuves le plus grand du monde (le deuxième au monde en termes de débit, c’est-à-dire le volume d’eau écoulé par unité de temps ou l’eau qui se déverse dans l’océan mesuré en mètre cube par seconde, après l’Amazonie au brésil). Ce fleuve traverse le pays entier et est alimenté par une multitude des rivières et cours d’eau. A ceci on ajoute le fait que la RDC est à cheval sur l’équateur, les pluies sont abondantes et donc l’eau est supposée être une denrée disponible tout le long de l’année (contrairement à des pays désertiques comme le Niger ou la Namibie).

D’après un rapport de l’Unicef que nous avons consulté « La République Démocratique du Congo (RDC) possède plus de 50% des réserves d’eau du continent africain mais malgré ce potentiel fabuleux, 33 millions de personne en milieu rural (soit 25-30 % de sa population) n’ont pas accès à de l’eau de qualité. Malgré des efforts continus, seulement 52% de la population a accès à un point d’eau amélioré. » Et cela théoriquement puisque beaucoup ont des robinets et des raccordements mais l’eau ne coule presque jamais dans leurs maisons (moi y compris)!

Comment alors expliquer les milliers des filles et des femmes qui font la ronde très tôt le matin à leurs risques et périls aussi bien dans les villes et les villages pour chercher de l’eau (qui souvent n’est même pas potables- d’où la prolifération des maladies hydriques) ? Pire, nous avons une société la REGIDESO, qui est sensé travailler à l’amélioration de ce secteur ? Tous ces agents et directeurs, ils sont payés pour quoi faire ? Si leur travail n’aboutit pas à l’amélioration de la déserte en eau potable, pourquoi continuent-ils à percevoir un salaire ? C’est important de comprendre que ce n’est pas l’eau qui manque dans notre pays. Nous en avons en abondance. Alors pourquoi, le taux de desserte est-il si faible ? Je crois que la réponse est simple, beaucoup ne font pas leur travail. Et personne ne les sanctionne pour leur paresse et manque d’efficacité.

Il en est de même pour l’électricité. D’ailleurs certains ont surnommée la Société National d’Electricité (SNEL) en Société National Ennemie de la Lumiere (SNEL)

D’après un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) : « La principale ressource énergétique de la République Démocratique du Congo (RDC) est l’hydroélectricité…de par son potentiel (100.000 MW), la RDC est classée au 1er rang des pays africains et possède 13% du potentiel mondial en énergie hydraulique. Ces ressources sont un atout majeur pour l’approvisionnement en électricité du pays à moindre coût et lui confèrent une place stratégique sur la scène énergétique continentale. Malgré ces atouts, le sous-secteur de l’électricité (SSE) est faiblement développé. Le taux d’électrification (6%) est l’un des plus bas du Continent et le pays ne tire pas suffisamment d’avantages de ses possibilités d’exportation d’électricité. Cette situation résulte de la faible mise en valeur du potentiel hydroélectrique (3%), du faible niveau de développement des réseaux de transport et de distribution ; du délabrement des infrastructures par manque d’entretien et à cause des détériorations subies au cours des guerres survenues pendant la décennie 90 ; et de la mauvaise gestion du SSE et de la situation financière préoccupante de la Société Nationale d’Electricité. De fréquentes coupures d’électricité affectent négativement le fonctionnement des secteurs industriel et manufacturier. » Et cela malgré la libéralisation du secteur !

On comprend donc vite qu’il y a beaucoup des gens au sein de ces sociétés (REGIDESO et SNEL) qui reçoivent des salaires exorbitants et qui ne produisent rien comme résultats. Il est peut-être temps de commencer à les rémunérer sur base des résultats. Il est peut-être temps que le peuple se lève pour réclamer son droit à l’accès à l’eau potable et à l’électricité. Ce ne sont pas les potentialités qui manquent ! Je parie aussi que vous qui me suivez en ce moment vous n’avez pas d’eau qui coule dans vos robinets ni de l’électricité en permanence dans vos maisons. Mais curieusement je n’ai pas encore vu le peuple organisé en association (société civile) ou les hommes politiques (élus du peuple) faire de ces deux problèmes sociaux leur cheval de batail (peut être un sujet d’un autre numéro). Je n’ai pas vu des villes mortes ou des marches sur ces deux problèmes. Pourquoi ? Je n’ai pas vu des interpellations ou des révocations. Pourquoi ? Pendant ce temps tout le monde  se fait à la nouvelle réalité (inclus nos dirigeants) achète des groupes électrogènes en provenance de chines et conserve de l’eau dans des tanks ou bidons ! Pauvres peuple, d’où te viendra le secours ?

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE » dans ce numéro, nous sommes revenus sur une situation malheureuse mais qui nous préoccupe et énerve tous (en ces derniers jours ceux qui vivent dans le quartier Nyalukemba à Nguba): le manque d’accès à l’eau potable et a l’électricité. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter les vœux les meilleurs de prospérité et de succès pour cette année nouvelle que nous avons débuté. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !

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