Merci d’être nombreux à l’écoute de ce soixante quatorzième numéro. Laissez-moi vous souhaiter une excellente début de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus juste et inclusive envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité nationale et plus particulièrement les enjeux autour du processus électoral en RDC !
2023, une année électorale : Entre fiction et réalité !
La constitution de la RDC est claire quant au mandat des institutions électives. Il est de cinq ans à partir de l’investiture des autorités. C’est ainsi donc que tout le monde s’attend à ce que 2023 soit une année électorale, qui aboutira à l’élection de ceux qui présideront aux destinées de la RDC pour le prochain quinquennat tant au niveau national que provincial. Cependant des doutes s’installent dans le chefs des observateurs et acteurs politiques malgré les multiples messages de confirmation et apaisement des autorités.
Après la saga du choix des animateurs de la CENI, qui en elle-même a fait perdre plus d’une année au processus électoral, ce sont maintenant les questions logistiques, les contraintes financières et sécuritaires qui semblent indiquer que ce processus aura des fortes chances d’être retardé. La volonté politique d’organiser les élections en 2023, bien qu’apparente, est de plus en plus absente. On nous rapporte le désir de certains de vouloir « glisser » pour plus ou moins 24 mois de plus. On n’en serait pas à un premier arrangement si tel était le cas. Cependant cette option ne semble pas aussi facile et aise que l’on espèrerait. Des fortes pesanteurs politiques s’élèvent contre cette approche.
Le verrou logistique est un des éléments qui semblent indiquer que cette élection ne se fera pas dans le délai malgré les assurances de la CENI et des autorités du pays. Déjà l’on a suivi des contradictions entre les autorités de la CENI et ceux du gouvernement sur le financement du processus électoral. Même si cette confusion dans la communication semble de plus en plus diminuer, cette inquiétude reste. La RDC a-t-elle déjà mobiliser suffisamment des moyens pour financer les élections ? En tout cas on nous dit que les moyens pour l’enrôlement des électeurs sont déjà fournis à la CENI. Mais est-ce raisonnable de penser que l’enrôlement et le nettoyage du fichier électoral peuvent se passer en moins de 6 mois pour permettre aux autres étapes du processus électoral d’être enclenchés ?
Le verrou sécuritaire reste un casse-tête pour les dirigeants. En ce moment deux provinces sont en état de siège et le gouvernement central a du mal à établir son autorité efficacement sur plusieurs autres zones du pays. Est-ce possible de penser que les élections pourront se tenir dans ces zones qui sont en turbulence ? Et si élections il y aura sans ces zones, quelle en serait l’implication ? On a vu déjà en 2018 le désordre et l’injustice qui s’est passé quand la CENI a organisé des élections sans une des provinces en ce qui concerne le scrutin présidentiel.
Le verrou politique est un aspect important à ne pas négliger. Les acteurs politiques surtout ceux qui sont au pouvoir ont-ils la volonté de voir des élections organisées en 2023. Après le scandale autour des émoluments des députés, et la réalité que 80% des députés ne se font pas réélire, il y a lieu de douter de leur volonté à respecter les contraintes légales en votant les lois nécessaires à temps pour permettre aux élections d’avoir lieu dans le délai. Quand on sait aussi que la plupart de ces acteurs remplissent leurs poches pour venir distribuer pendant la campagne aux populations affamées ce qu’ils ont récoltés, il y a lieu de s’interroger sur la volonté politique.
A mon avis sans la pression populaire, les politiciens n’augmenteront pas de vitesse pour l’organisation des élections malgré leurs beaux discours. Cet au peuple donc de se réveiller et de demander le respect du contrat social qui l’unit à ses dirigeants. Et ainsi nous pourrons avoir des élections le plutôt possible mais pas nécessairement en 2023 ! L’avenir nous le dira !
Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé de l’actualité nationale et plus particulièrement les enjeux autour du processus électoral en RDC. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !
