Merci d’être nombreux à l’écoute de ce soixante quinzième numéro. Laissez-moi vous souhaiter une excellente début de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus juste et inclusive envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité nationale et plus particulièrement les enjeux autour du déploiement de la force de l’EAC a l’Est de la RDC !
Quand l’ONU se lasse de la RDC !
C’est en marge de la 77 réunion de l’assemblée générale des nations unies que le président de la RDC, Mr Antoine Felix Tshisekedi a annoncé l’arrivée très prochaine (quelques semaines) des troupes d’élites Kenyanes dans le cadre des accords de la paix pour entre autre « imposer la paix » selon les dires du Secrétaire Général des Nations Unies Mr Antonio Guterres.
Malgré les multiples voix qui se sont élevées pour dénoncer cette énième tentative des autorités de la RDC de sous-traiter les questions sécuritaires, la machine mise en place à Nairobi a continué son bout de chemin sans faillir. C’était d’abord les contingents Burundais qui entraient par le Sud-Kivu et maintenant les Kenyans par le Nord-Kivu.
Ce qui est intéressant est que ces forces qui sont supposées imposer la paix, nous dit-on vont d’abord servir de tampon entre l’armée Congolaise et le M23 dans la province du Nord-Kivu. Alors que dans la province du Sud-Kivu, les Burundais sont en mode combat contre les groupes armés et principalement ceux en opposition au pouvoir en place au Burundi. En sommes la RDC se fait rouler encore une nouvelle fois, car une fois la mission des forces Burundaises finie, les groupes armés Congolais seront toujours là et seuls les groupes armés hostiles au pouvoir en place du Burundi auront été sérieusement touchés (ou neutralisés). Au Nord-Kivu, il y a lieu de se demander le sens même de la présence des troupes Kenyanes si elles ne vont pas combattre les rebelles tels que les M23. Point n’est besoin ici de noter que la présence des Ougandais n’a pas diminué la capacité de nuisance des ADF tel qu’initialement décrit : le cas de l’attaque de la grande prison de Beni au mois d’Aout 2022, conduisant à l’évasion de plus de 800 détenus (dont on suspecte un grand nombre a rejoint les rangs des ADFs) est un indicateur de cet échec stratégique. Et pourtant la RDC s’entête à avoir des troupes étrangères sur le sol Congolais.
Il est aussi un point important à noter si on doit se tenir au point de presse du Secrétaire Général des Nations Unies Mr Antonio Guterres en marge du début des travaux de la 77eme Assemblée Générale des Nations Unies. Cette force de de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Est est supposée travailler sous le mandat de l’ONU et donc en remplacement de la MONUSCO qui elle est une force de maintien de la Paix. C’est cette force qui appliquera le fameux chapitre 7 qui permet à la MONUSCO d’user de force pour protéger les civils. En d’autres termes nous assistons ici à une expression de la fatigue de la communauté internationale quant à la situation de la RDC et une sorte de passation de responsabilité aux mains des forces régionales.
En scrutant l’histoire on se rend compte que l’on n’est pas au premier essai. En somalie, en République Centre Africaine, au Sud-Soudan ce sont les Kenyanes, Rwandaises et Ougandaises qui constituent le gros du contingent des Nations Unies. Je crois que nous sommes en phase d’assister à une nouvelle forme d’approche aux conflits de la part des nations unies. Le seul vrai problème est que ces pays qui maintenant s’érigent en gendarmes de l’Afrique Centrale sont tous pointés du doigt comme profitant du désordre en RDC. Comment alors ceux qui sont à l’origine du chaos, seront-ils ceux qui résolvent le problème ?
L’avenir est difficile à prédire avec exactitude, mais l’histoire nous apprend que les mêmes causes produisent les mêmes effets. On est presque sûr que si la MONUSCO a échoué de pacifier l’Est de la RDC en 20 ans, si le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda ont échoué de pacifier la somalie, le Sud-Soudan et la République Centre Africaine, ces pays ne réussiront pas à pacifier l’Est de la RDC. Je ne saurai vous dire ce qui s’en suivra. J’espère qu’une solution à ce problème d’insécurité qui n’a que trop duré sera trouvé dans le délai. Au moins je sais que cette solution ne nous viendra pas de l’Etranger !
Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé de sur l’actualité nationale et plus particulièrement les enjeux autour du déploiement de la force de l’EAC a l’Est de la RDC. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !
