Et si le sort de la cité de Bunagana était la clé de la réélection ou pas de Felix ?

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce soixante douzième numéro. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus inclusive et juste envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité nationale et plus particulièrement sécuritaire avec la question de la Cité de Bunagana qui est toujours sous les mains du M23 plus de trois mois après sa chute !

Et si le sort de la cité de Bunagana était la clé de la réélection ou pas de Felix ?

Le 14 juin 2022, le M23 s’empare de la cité de Bunagana. Tout le monde est choqué. Le gouvernement monte au créneau. Il lance une offensive militaire de grande envergure tout en mettant les pédales sur l’aspect diplomatique, régionale, continentale et internationale. Et pourtant malgré les marches de soutiens et même les attaques sur la MONUSCO, la cité de Bunagana est toujours aux mains du M23, trois mois plus tard. Quelle analyse faire ?

  1. La question sécuritaire de l’Est est devenue un casse-tête pour le régime actuel. Il faut d’ailleurs le dire que malgré toute la bonne volonté affichée au travers les discours de nos dirigeants, la situation sécuritaire à l’Est de la RDC est dans une piètre situation comparée à quand le président Felix prenait les rennes du pouvoir. Le nombre des groupes armes n’était pas aussi large et la situation aussi volatile. Tout le monde se souviendra des paroles du président disant qu’il donnerait sa vie pour que la paix revienne. A presque 15 mois des échéances électorales et donc de la fin de son premier mandat, la paix n’est pas revenue malgré l’instauration de l’Etat de siège dans la province de l’Ituri et du Nord-Kivu.
  2. La situation est donc plus complexe que Kinshasa n’ose l’avouer. Sinon comment alors expliquer que aucune approche mis en place par le gouvernement central ne semble produire des résultats. Ce qui est vrai est que les pays voisins ont profité d’une certaine naïveté des nouveaux dirigeants pour bouger les lignes. Et maintenant le pouvoir central se retrouve entre le marteau et l’enclume. Doit-il céder aux caprices de la communauté internationale ou suivre la voix du peuple ?
  3. Parlant de cette communauté internationale, la sortie médiatique du Secrétaire General des Nations Unies sur la nécessité de dialogue entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda est un message qui suscite des réserves et des doutes quant à la réelle motivation de cette dernière. Il semble de plus en plus que l’option militaire ne sera pas la solution contre les groupes qui sont appuyés logistiquement par les pays de la sous-régions (tel que le M23). Il y a une approche à double mesure : d’un côté les groupes armés locaux qui feront l’objet de contraintes par les armées de l’EAC et de l’autre cote les groupes sponsorisés par les pays voisins (dont le M23) qui eux seront invités à des discussions pour trouver des compromis. Le silence du gouvernement central quant à cette approche semble indiquer déjà qu’ils ont donné leur accord. Ils veulent s’assurer de régler cette problématique sur l’insécurité avant les élections quitte à pactiser avec le diable car ils savent que la population ne sera pas gracieuse envers eux quant aux urnes. Mais à mon humble avis, la piste qu’ils choisissent même si elle parvenait à résoudre cette question d’insécurité sera perçue comme une trahison envers le peuple. Et la sanction tombera. Cette situation me rappelle l’armistice signée par l’Allemagne lors de la fin de la première guerre mondiale en 1918. C’est cette humiliation du peuple Allemand qui sera la source principale de l’ascension de Adolphe Hitler deux décennie plus tard et un des moteurs de sa politique.

L’avenir seule nous dira si ces analyses sont vraies. Et j’espère de tout mon cœur que la solution que les gouvernants prendront ne sera pas celle qui semble trahir les aspirations du peuple !

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé de l’actualité nationale et plus particulièrement sécuritaire avec la question de la Cité de Bunagana qui est toujours sous les mains du M23 plus de trois mois après sa chute. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !

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