Mon point de vue est que les Congolais doivent sérieusement revoir le model démocratique qui conduit leur pays et plus principalement celui qui régit les élections au second ou troisième degré. Depuis la première expérience démocratique des élections en 2006, il est plus que clair que les élections aux deuxièmes degrés ne dépendent plus des capacités des compétiteurs ni non plus des convictions des électeurs mais plutôt de la disposition des uns et des autres à donner ou recevoir les cadeaux en nature ou en espèce. Ainsi va la démocratie à la congolaise ! Il semble que le gagnant est celui qui présente l’offre la plus généreusement alléchante même si quelquefois les plus offrant ne sont pas les gagnants. Au moins il est certain et connu de tous qu’aucun gagnant ne le sera sans avoir démontré une certaine largesse dans sa générosité. Et le choix n’a rien à faire avec un quelconque projet de société ou plan d’action. Pire, tout le monde est surpris de voir ces élus ne produire aucuns résultats de fond durant leur mandat.
Mon point de vue est que cette « générosité » est dangereuse pour la démocratie congolaise. Déjà décriés depuis un certain temps, les autorités ont même promis de prendre des mesures draconiennes pour empêcher ce qu’ils appelant “une culture de la corruption”. Et pourtant les élections ont eu lieu, les mêmes pratiques ont prévalue et à ma connaissance personne ne fait l’objet des poursuite judiciaires malgré les contestations de ceux qui malgré leur large générosité se sont vu dupés par les mêmes électeurs qui leur promettaient soutient et appuis. Cette pratique qui n’est pas loin de la corruption n’est pas propice à favoriser l’accès des meilleurs et plus compétents d’entre les Congolais aux postes de décisions mais bien plutôt à encourager une oligarchie qui ne dit pas son nom ou ce sont les plus offrants, les plus généreux (dans le présent ou le futur) qui accapareront des postes issues des élections au second tour. Et ce ne sont pas toujours les plus compétents ! Ces élus parviennent à leurs fonctions après avoir perdu des centaines des milliers de dollars que pensez-vous seront leurs priorités une fois au travail ?
Mon point de vue est que ces actes d’une générosité qui frise la corruption ne devraient plus caractériser les élections au second degré en RDC si ce pays veut à tout prix préserver sa démocratie et en faire un outil principal de développement en se dotant d’un leadership compétent et de la plus haute facture. C’est uniquement de cette façon que le pays pourra se doter des meilleurs acteurs dans les instances de prise de décision afin de permettre à ces dernières de travailler pour le bien communautaire. Cependant il faut noter que ces pratiques de « largesse » ne sont pas uniquement une réalité pour le second degré en ce qui concerne les élections en RDC. Bien que n’ayant pas autant d’impact pour les élections du premier degré, il est clair et certain que les prédispositions financières ont un rôle majeur à jouer pour gagner les élections en RDC : n’importe lesquelles.
Mon point de vue est que la jeunesse congolaise devrait se lever et contester ces pratiques. Elles sont destructrices de la démocratie et empoisonnent les prémices et fondations du développement. Le principe démocratique est celui de filtrer les compétiteurs quant à leurs compétences, leurs offres politiques et en choisir ceux qui ont un plan sérieux, réalisable et concret pour le bien du peuple. Les élections en RDC, portent ces principes et valeurs sur papier et en théorie. La pratique malheureusement est tout autre. Et c’est là que demeure le danger. L’histoire est plein d’exemple des pays qui ont sombré à cause de la corruption. Aucun congolais n’aimerait que la RDC s’ajoute sur cette liste et devienne un cas typique à étudier dans les universités du monde. Il n’est pas encore tard de rompre avec ces habitudes dangereuses et suicidaires. Mais la jeunesse sera-t-elle présente à ce grand rendez-vous de l’histoire ?
Rev Kyalangalilwa M Nicolas
