La lutte contre la corruption en RDC : une approche à double vitesse ?

Date : Vendredi 14 septembre 2022

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce soixante dix-huitième numéro. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus juste et plus inclusive envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité provinciale plus particulièrement la question autour du Rapport de l’IGF sur des présumés détournements par l’exécutif provincial en province du Sud-Kivu !

La lutte contre la corruption en RDC : une approche à double vitesse ?

L’Inspection General des Finances, une institution de contrôle financier rattachée à la présidence de la République semble être une des vedettes du quinquennat de Mr Felix Antoine Tshisekedi. Sous la main forte et le leadership de Mr Jules Aligenti que d’aucun surnomme le « Terminator », on a vu le déploiement de plusieurs patrouilles financières dans les ministères, entreprises publiques et Entités Territoriales décentralisées pour s’assurer que le denier public est utilisé selon les normes légales et qu’il ne soit pas détournés. On a vu des grands dossiers comme ceux du dossier 100 jours, du parc agro industriel de Bukanga lonzo, celui du ministère de l’éducation primaire et secondaire avec le dossier de la gratuité de l’enseignent primaire faire la une de l’actualité du pays et pour certains finir devant le juge avec quelques condamnations. Et tout le monde a semblé croire que cette fois-ci le démon de la corruption et des détournements était sur le point d’être exorcisé du mental des dirigeant congolais.

Mais tout d’un coup on a vu les choses prendre une autre allure. Certains dossiers tel que la question de domaines forestiers au ministère de l’environnent, les dépassements budgétaires à la présidence ainsi que les multiples révélations sur la gestion des fonds aux parlements (les deux chambres) ont suffit pour convaincre certains qu’en fait cet organe de contrôle n’était qu’un chien de chasse pour faire tomber les adversaires potentiels ou les esprits indépendant qui refusent de se soumettre au nouvel ordre du régime en place.

Telle est la situation telle que présentée au Sud-Kivu où une patrouille de l’IGF a séjournée pendant plus de 160 jours. Les conclusions du rapport sont plus qu’accablant pour un gouverneur qui dit à qui veut l’entendre qu’il est sous le parapluie de la mouvance présidentielle pour ne pas dire du président lui-même. Plus de 5 millions des dollars se sont volatilisées. Comment ce rapport est arrivé aux mains de la presse, difficile de le dire. En tout cas on sait que l’IGF n’a pas fait un point de presse à ce sujet.

Ce qui est plus intriguant est que malgré que le rapport ait fait mention des détournements avérés, nulle part dans les recommandations on ne lit une demande expresse de soumettre le dossier à la justice congolaise pour éclairer les lanternes des citoyens. Et cela d’autant plus que nous parlons ici du détournement de l’argent du contribuable congolais. Pendant ce temps, la même institution (IGF) parlant de la gestion de la province du Lualaba par exemple, recommande que le gouverneur Richard Muyej soit poursuivit pour détournement. C’était le cas aussi pour le dossier Bukangalonzo ou l’IGF a elle-même saisi le parquet de la cour constitutionnelle pour les poursuites contre l’ancien premier ministre Matata Ponyo. Et donc on constate une approche de contrôle à double vitesse. Des détournements qui résultent en des recommandations d’ajustement structurels, et des détournements qui résultent en des recommandations à des poursuites judiciaires. Et la différence et plus que visible : si vous êtes de la mouvance présidentielle on vous protège (même si cela veut dire un procès bidon- on a vu le cas de l’ancien ministre Bakonga par exemple), si vous êtes de l’opposition on vous poursuit jusque dans vos derniers retranchements.

Le Sud-Kivu sera donc un nouveau test face à la détermination du Régime de Mr Felix Tshisekedi d’en découdre vraiment et durablement avec la question des détournements des deniers publics. Que fera-t-on du gouverneur qui est cité par ce rapport ? Que fera la justice face à ce rapport ? Quelles seront les conséquences politiques ? Le peuple observe. Il n’est pas naïf. Il regarde. Mais il sait aussi qu’il y a presque une année ce même gouverneur avait été nommément cité dans le dossier d’exploitation illicite des minerais a Mwenga et le parlement avait recommandé qu’il soit sanctionné. Mais il est encore en fonction et n’a jamais comparu devant un juge.

L’histoire nous apprend qu’il ne faut jamais prendre le silence d’un peuple pour de la naïveté. Je crois que le régime actuelle est entrain de tomber dans cette erreur. Je ne serai pas surpris qu’il le paie cash comptant lors des élections prochaines. En tout le régime de l’ancien président Kabila rumine encore ses erreurs et l’orgueil qui avait précédé sa chute. Ils avaient pensé que le peuple était naïf car silencieux, ils l’on payé cash. Ceux qui dirigent actuellement ont-ils appris la leçon. Je doute !

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé de l’actualité provinciale plus particulièrement la question atour du Rapport de l’IGF sur des présumés détournements par l’exécutif provincial en province du Sud-Kivu ! Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !

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