Le Congo se doit de faire face à son passé criblé des violences internes

Lundi 15 avril 2024

Mon point de vue est que le Congo n’a jamais fourni un effort de regarder en face son passé des violence internes avec courage, objectivité sans victimisation et de ce fait rencontrera malheureusement des difficultés à se construire une future radieuse et prospère, en tout cas dans le cours terme. Le sujet des violences commis par les Congolais contre les Congolais (agissant en acteurs ou en mercenaires) semble être un tabou dans la société congolaise qui alimente les débats sous les tables sans jamais réussir à percer les sphères publiques. Et pourtant il s’agit là d’un phénomène qui a façonné et continue à influencer la société congolaise à ce jour. Il impossible pour un peuple qui souffre dans son âme et qui n’a jamais soigné ses plaies de trouver la force spirituelle nécessaire d’aller de l’avant au grand rendez-vous du développement face au torrent du changement que porte l’avenir. L’Allemagne et l’Afrique du Sud sont des exemples patents à ce sujet. Ces peuples ont eu le courage de regarder objectivement leur passé, objectivement et sans victimisation, d’en tirer les leçons, de mettre des garde-fous pour la non répétition de ces violences, crimes et discrimination et de se construire un chemin vers l’avenir. Je ne suis nullement étonné de voir que ces deux nations sont des grandes puissances sur leur continents respectifs, avec des institutions solides, des démocraties vibrantes et des avenir prometteur- du moins dans la perspective actuelle.

Mon point de vue est que le Congo a un passé criblé des violences internes et malheureusement ce phénomène n’est pas récent comme beaucoup le penseraient mais plutôt il remonte déjà au quinzième, si pas seizième siècle avec la traite negrière. L’histoire du Congo est parsemée d’une manière régulière des violences, discrimination, crimes de tous genres entre congolais qui a vrai dire ce sont érigés en normes. Le Congolais moyen ne connait pas cette histoire violente de son pays, pour ne pas dire ne connais pas grand-chose de l’histoire de son pays sinon les parties sélectives qui lui sont communiquées intentionnellement par ceux qui veulent le manipuler. La conférence Nationale Souveraine en 1990 était la première et à ma connaissance l’unique entreprise en ce genre qui a essayé de brosser le passé sombre du Zaïre à l’époque. Malheureusement elle n’a jamais essayé de chercher à établir les faits plus loin que la période du règne de Mobutu. Cela se comprend, il s’agissait là d’un exercice politique pour charger un régime décadent plutôt qu’une entreprise d’un peuple à renouer avec son histoire en vue de se projeter dans le futur. La commission vérité et réconciliation mise en place après les assises de Sun city n’aura été qu’un coup d’épée dans l’eau au mieux et au pire une mascarade ayant dilapide les deniers publiques sans rien produire d’utile.

Mon point de vue est que le Congo a besoin de panser ses plaies et restaurer son âme. Les blessures et cicatrices centenaires continuent à hanter la vie quotidienne du congolais moyen sans qu’il/elle n’en connaisse la source ni les raisons. Il est temps que l’élite intellectuelle démystifie notre passé commun et lance un débat publique constructif sur violences internes que nous nous sommes imposées sans toujours se positionner en victime. Il est temps que le congolaise fasse la paix avec son passé et ses tendances violentes. Que nous reconnaissions les épisodes violentes de notre pays. Que nous tirions les leçons de ces épisodes douloureuses, que nous mettions des garde-fous pour la non-répétition de ces violences, crimes et discrimination et que nous nous tracions un chemin vers l’avenir.  Que ces violences, ce sang qui a coulé, ces vies des Congolais qui ont été perdue ne le soient pas en vains mais plutôt qu’elles deviennent la source d’inspiration pour un développement radieux et inclusif pour les peuples constitutifs de la RDC contemporaine. Il est temps que la RDC commence un nouveau chapitre, une nouvelle page de son histoire qui sera différente de celle sur laquelle il se griffonne des faits depuis le quinzième siècle. Et c’est possible, si une volonté courageuse est au rendez-vous.

Rev Kyalangalilwa M Nicolas

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