Mon point de vue sur le décollage de la RDC   

Dimanche 10 Mars 2024

Mon point de vue est que la RDC a depuis son indépendance, beaucoup des difficultés à enclencher un processus de développement socio-économique durable car elle n’a pas encore retrouvé son âme. Il est plus facile pour le congolais moyen de s’apitoyer sur son sort que d’expliquer la nature et le lien spirituel et mystique qui le lie aux autres congolais. Pire, tout en professant de leurs bouches leur appartenance à une même nation, les Congolais en général agissent d’une manière discriminatoire et péjorative à l’encontre des autres congolais. Il suffit d’observer attentivement la nature et racine de la majorité des conflits en RDC pour se rendre compte que souvent la question identitaire est au centre de la problématique des ces conflits. Face à un État défaillant, une société civile aux couleurs des tendances et vagues populistes, il est difficile d’imaginer dans un bref délai que la RDC pourrait retrouver ou s’inventer une âme.

Mon point de vue est que le développement socio-économique de toute nation marche de pair avec une certaine aisance spirituelle née de l’imaginaire collectif. Toutes les grandes nations et civilisation partagent une chose en commun : elles ont une âme propre à eux : un Meta-narratif qui connecte chaque citoyen aux générations passées et à venir. Loin d’être purement économique, politique ou social, le développement trouve ses racines dans cette réalité mystico-spirituel. Ce sont uniquement les peuples qui ont reconnecté avec le spirituel ou inventé leur âme collective, leur histoire qui réussissent à marcher ensemble vers un avenir commun et radieux. N’importe quel observateur notera que la RDC n’en est pas encore à ce niveau. Pour dire vrai le débat n’est même pas inscrit à l’ordre du jour.

Mon point de vue est que malheureusement il ne s’observe aucune intentionnalité de la part de l’élite congolaise à créer un méta narratif positif congolaise. Toutes les histoires qui nourrissent l’imaginaire du jeune congolais sont négatives, déterministes, fatalistes. Pire, la nature a horreur du vide. Si l’élite ne prend pas le temps de définir ce narratif et de l’inculquer aux plus jeunes, le vide sera comblé par les narratifs qui existent déjà ou encore par les narratifs des détracteurs de la RDC. La jeunesse congolaise se doit de comprendre qu’elle a le choix entre continuer avec les narratifs actuels, nous savons tous où elles nous ont menées, ou alors définir un récit nouveau. Ce récit nouveau nécessitera de puiser dans l’imaginaire collectif. La RDC a la chance d’être un des pays les plus hétérogènes qui soient au monde. Ce narratif n’est pas à emprunter, mais en puisant dans les narratifs de chaque peuple, il est possible de bâtir un récit contemporain, pérenne, authentique au parfum singulièrement congolais. Mais il faut du courage pour cet exercice. Avoir la volonté d’aller vers les autres, de les reconnaitre comme des contributeurs à juste titre au succès communautaire. Être prêt à casser les barrières et les murs tout en érigeant des ponts. C’est uniquement à ce prix que la RDC sera au rendez-vous avec son destin. Elle sera prête spirituellement pour créer un nouveau récit et commencer son chemin vers son destin de grandeur. J’espère de tout mon cœur que notre génération sera celle qui lance ce processus de décollage socio-économique.

Rev Kyalangalilwa M Nicolas

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