Date : Vendredi 20 mai 2022
Merci d’être nombreux à l’écoute de ce quarante deuxième numéro. Laissez-moi vous souhaiter un excellent début de semaine ! Ensemble travaillons pour une société plus juste envers ses membres et plus inclusive. Dans ce numéro nous revenons sur la célébration de la journée du 17 Mai et nous nous sommes posé quelques questions quant à l’effectivité de la libération pour le congolais moyen.
Qu’est-ce qui est arrivé à l’armée qui faisait peur en Afrique ?
Chaque 17 mai, en RDC, nous célébrons la journée nationale dédiée aux Forces armées. Cette tradition provient de l’histoire récente de notre pays. En effet le 17 mai 1997, une nouvelle page de l’histoire de la RDC, à l’époque le Zaïre, s’ouvrait. Après plus d’une décennie de lutte politique pacifique, finalement c’est une insurrection armée qui réussira à faire partir le Maréchal Mobutu du pouvoir. Le 17 mai 1997, Laurent Désiré Kabila, à la tête d’un mouvement armée l’Alliance des Forces Démocratique pour la Libération du Congo (AFDL) prendra le contrôle de la ville de Kinshasa, achevant ainsi un processus qui aura débuté en octobre 1996 dans les montagnes du Sud-Kivu.
Autant cette libération était la bienvenue et accueillie avec enthousiasme, autant elle sera aussi source d’une grande déception pour le peuple dont les conséquences se vivent jusqu’à ce jour. La liesse populaire n’aura été que de courte durée face à la confusion, au manque d’imaginaire et de volonté des politiques de mettre l’intérêt supérieur du peuple au-dessus de leur désir d’accéder au pouvoir. Les décennies qui suivront seront e-maillées d’une instabilité politique chronique, des guerres à répétitions et des avancées démocratiques à caractère rétrograde du type deux pas en avant, un pas en arrière. Certes le Congo de nos jours n’est pas à comparer au Zaïre des années quatre-vingt, mais beaucoup sont nostalgiques de ce qu’était le Zaïre du Maréchal Mobutu des années septante. Ces congolais pensent d’ailleurs que nous n’avons pas encore atteint ce même niveau de progrès malgré la fameuse libération. Quelque soit les positions des uns et des autres sur ce sujet, il faut reconnaitre que chaque république (et régime) que la RDC a connu, aura eu des acquis dignes d’être loués et des erreurs qui fâchent. Pendant que Lumumba et Kasavubu nous ont conduit à l’Independence, ils ont échoué à unifier le pays pour des raisons diverses et complexes. Le Maréchal Mobutu aura su rétablir l’unité territoriale jadis menacée et imposer le Zaïre comme une puissance militaire dans la sous-région et sur un continent en plein ébullition. Il aura gouverné le Zaïre pendant plus de trois décennies, alors que beaucoup des chefs d’Etat africain à cette époque-là ne duraient pas au pouvoir à cause des coup d’Etats. Mzee Laurent Désiré Kabila réussira le pari de faire partir un régime qui s’était déjà corrompu et affaibli mais il échouera à fédérer les forces politiques autour de lui (qui menaient une lutte non-armée) afin de travailler ensemble à la construction d’un pays meilleur pour tous. Cet exploit est un des acquis de Joseph Kabila, qui après le dialogue de Sun City, réussira tant soit peu à redonner au Congo son unité d’antan et à fédérer les forces socio-politique sur un idéal commun couché dans la constitution de 2006 et autour d’une lutte politique pour le bien être de tous. Mais malheureusement la porte des conflits armées aura été ouverte, et ainsi on en subit les conséquences à ce jour. Quelle sera la réalisation du Fils du Sphinx de Limete ? L’histoire nous le dira.
Ce 17 mai 2022, il sied de s’interroger sur l’état de notre armée et de nos militaires. Pendant que la situation sécuritaire de l’Est de la RDC devient de plus en plus volatile, la question qui demeure est de savoir comment en sommes-nous arrivés là ? Qu’est-ce qui est arrivé à l’armée qui faisait peur en Afrique ? Celle qui avait des grands Héros comme le général MAHELE ou général Mbudja Mabe ou le général Nabiola ? Qu’est-ce qui est arrivé à l’esprit révolutionnaire des Kadogo de Mzee Laurent Désiré Kabila et de Masasu Nindaga ? Est-ce possible pour notre armée de retrouver ces moments de gloire et de brillance ? N’avons-nous plus des guerriers capables de défendre leur nation au prix de leur vie ? Soixante-deux ans après l’indépendance, vingt-deux ans après la guerre de libération, quand est-ce que le Congo sera réellement un pays libre et souverain ? Le congolais moyen semble de plus en plus croire que la notion de liberté est un mirage et une illusion théorique. Cette génération sera-t-elle capable de changer cette perception ?
En attendant, souhaitons à nos forces armées une excellente fête et reconnaissons ensemble le travail et sacrifice gigantesque, difficile que ces hommes et femmes font pour notre sécurité. Espérons qu’ils iront de force en force !
Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambol FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous sommes revenus sur la célébration de la journée du 17 Mai et nous nous sommes posé quelques questions quant à l’effectivité de la libération pour le congolais moyen. Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une heureuse semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !