Tout cet argent perçu où va-t-il ? Le devoir de la redevabilité !

Merci d’être nombreux à l’écoute de ce soixante neuvième numéro. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. Ensemble travaillons pour une société plus inclusive et juste envers ses membres. Dans ce numéro nous reviendrons sur l’actualité sociale et politique de la provinces avec comme thème principal le communiqué conjoint des bourgmestres des trois communes de la ville de Bukavu sur le paiement de l’impôt minimum personnel annuel.

Tout cet argent perçu où va-t-il ? Le devoir de la redevabilité !

Le communiqué conjoint des bourgmestres des trois communes de la ville de Bukavu sur le paiement de l’impôt minimum personnel annuel a causé beaucoup de tôlé sur la toile. Et d’aucun se demande pourquoi ces responsables d’entités menacent d’empêcher la circulation d’ici le 25 Septembre 2022 à toute personne qui ne sera pas porteuse de la carte avec timbre attestant leur paiement de cet impôt annuel évalué à 2000 FC Congolais soit un dollar américain. Je vais noter quelques points quant à ce communique

  1. Les autorités signataires de ce communiqué sont légales mais illégitimes. Bien qu’exerçant leur autorité, elles ne sont pas l’émanation d’un vote populaire et donc de la volonté populaire. D’où la surprise des uns et des autres sur le fait que l’on va empêcher les gens de circuler si elles n’ont pas payé l’impôt en question.
  2. N’étant pas légitime et sous contrôle de la population, quel niveau de redevabilité la population aura-t-elle sur l’utilisation de cette argent par ces autorités (illégitimes). La ville de Bukavu a presque un demi-millions des personnes adultes qui peuvent payer cet impôt. Ce qui veut dire que si tout le monde payait cet impôt, ces communes auront plus d’un demi-millions de dollars à leur disposition. Comment pouvons-nous être sûr que cet argent ne va pas finir dans les poches des gens mais plutôt sera mis en service pour améliorer la vie des citoyens par plus de budget pour les questions sécuritaires, sociales et d’investissement ? Cette garantie n’existe pas surtout dans un contexte où la corruption semble être la nouvelle règle. Le récent scandale et révélations sur le salaire des députés nationaux qui eux-mêmes sont supposés être l’autorité budgétaire a démontré que la corruption a implanté ses racines profondément dans la société Congolaise. Elle semble devenir un nouveau mode de vie. Et personne ne trouve cela choquant ni honteux.
  3. En consultant la loi sur les impôts, ces mêmes entités bénéficient déjà des rétrocessions sur cet impôt collectée au travers la Direction Générale des Impôts lorsqu’elle collecte les IPR. Qu’est-ce que ces autorités ont fait de cet argent de rétrocession ? Dans le communiqué ces responsables des communes ne semblent pas indiquer qu’il y a une catégorie des gens qui sont exemptés de ces mesures : ceux qui paient déjà leur IPR. Il est donc plus au moins clair que ces autorités n’ont aucune maitrise de la loi dont elles font allusion dans leur communiqué.
  4. Ce qui est pire et très révoltant est que ces mêmes autorités menacent de priver les gens de circulation (je ne sais pas comment elles vont le faire) si les personnes ne sont pas en règle avec le paiement de ces impôts. Cela nous rappelle l’époque coloniale ou les gens devrait marcher avec leur livret d’impôt. Quelle honte ! Plus de 62 ans après l’indépendance, nous n’avons pas trouver des manières dignifiant et différente de collecter l’impôt. Pire au moins du temps colonial plusieurs services sociaux étaient gratuits et accessibles aux Congolais. Mais aujourd’hui, une fois l’import payé ? qu’avons-nous en retour ? C’est plutôt certains de ceux qui nous dirigent qui se font des embonpoints et des maisons en étages !

Je crois que la solution réside dans l’organisation des élections à la base pour permettre au peuple d’avoir des dirigeant légales et légitimes dans lesquelles ils ont confiances. Il reviendra alors à ces dirigeants de penser à des mécanismes efficaces pour lever les finances nécessaires pour pourvoir au besoin de la population qui les aura choisis. En plus de la légitimité, la redevabilité sera au rendez-vous et finalement le développement. En attendant cela, nos amis qui gèrent ces entités devraient rester humble et ne pas provoquer cette population qui souffre déjà des abus de tout genres et qui est abandonnés a elle-même !

Chers amis auditeurs et auditrices de la Radio Universitaire Jambo FM, merci d’avoir suivi « MON POINT DE VUE ». Dans ce numéro, nous avons parlé de l’actualité sociale et politique du pays avec comme thème principal le train de vie des mandataires publiques en RDC! Cette chronique vous a été présentée par le Rev Nicolas Kyalangalilwa. Laissez-moi vous souhaiter une excellente fin de semaine. A très bientôt pour un nouveau numéro. En attendant portez-vous bien et que Dieu vous bénisse !

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