Un coup d’état dans un coup d’état ?

Mon point de vue

Mercredi 23 Mai 2024

Mon point de vue est que le pouvoir actuel en RDC a du mal à assoir son autorité d’une manière qui rassure les observateurs et plus particulièrement les différents membres de la majorité présidentielle. Plus de six mois après les élections, aucune institution mis a part la présidence de la République n’est doté des nouveaux animateurs investis. Comment expliquer ce retard pour un groupe politique qui a la quasi-majorité au parlement national (plus de 450 députes) ? Et cela dans un contexte sécuritaire, socio-économique et politique très précaire. Il y a surement anguille sous roches. Ce problème de cohésion et d’autorité pourrait expliquer les évènements du dimanche 19 mai 2023. En effet Le dimanche 19 mai 2023, la RDC s’est réveillée sur les nouvelles officielles d’une tentative de coup d’État mené par un groupe d’une quarantaine d’individus. Cette version des faits est contestée par plusieurs observateurs pointant plutôt à une tentative d’assassinat raté contre le candidat de la majorité au pouvoir à la présidence de l’Assemblée nationale, l’honorable Vital Kamerhe.

Mon point de vue est que cette séquence des évènements est très révélatrice de la fragilité du régime actuel, quoique ce dernier s’évertue à en démontrer le contraire. Les failles sécuritaires observées donnent encore plus des raisons pour le peuple de se sentir en insécurité surtout dans un contexte de guerre à l’Est où deux provinces sont sous état de sièges depuis près de quatre ans sans que l’on ne parvienne à résoudre le problème d’insécurité dans ces régions. Ce sentiment d’insécurité est de plus renforcé d’autant plus que depuis plus d’une décennie, la problématique du banditisme urbain spécialement dans la ville de Kinshasa qui se présente sous la forme du phénomène Kulunas va de plus grandissant sous l’œil impuissant des autorités sécuritaires et cela malgré les multiples plaintes des populations.

Mon point de vue est que la réponse ainsi que la communication qui ont suivi cette fameuse attaque contre les institutions de la république est révélatrice de la fragilité qui existe au sein de la majorité présidentielle (sans parler du manque de cohésion décisionnel; certains d’entre eux n’hésitent pas à parler d’un coup d’état, un système à pensée unique). Le week-end précèdent l’attaque des présumés putschistes, les députés de la majorité étaient en discussion avec le président de la République, leur autorité morale, à qui ils exprimaient leurs desiderata dans l’approche prise par la direction de la majorité présidentielle pour désigner les candidats au bureau de l’Assemblée nationale, le président leur a donné raison. Au finish, il y aura eu plus de peur que de mal. Un seul nom sera sorti de la liste des candidats au bureau de l’Assemblée nationale. A se poser la question de savoir si ces résultats en valaient la peine. Une chose est pourtant certaine, il semble que l’Union Sacrée de la Nation n’a pas appris des erreurs de son ancien allié le FCC. Quand les aspirations individuelles priment sur les intérêts stratégiques communautaires, la décadence n’est qu’une question de temps. J’espère que le passé aura servi de leçon. Mais la question qui demeure reste à savoir si les acteurs sont capables d’apprendre de ce passé, de changer et de s’adapter au mieux. L’histoire de la RDC semble indiquer le contraire.

Rev Kyalangalilwa M Nicolas

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