Une révolution sociale est-elle possible en RDC ?

Mon point de vue

10 février 2024

Mon point de vue est qu’une révolution sociale n’est pas possible en RDC. Et cela aussi longtemps qu’il n’y aura pas un changement profond de mentalités et d’attitudes de la part de l’élite ainsi qu’au sein de la population.

Mon point de vue est que depuis son établissement comme état, puis république, la RDC n’a jamais eu des leaders dont la trame est proportionnelle au destin de ce grand pays. Une révolution sociale va de pair avec le calibre de leadership. Déjà juste après l’Independence, le manque d’un leadership efficace et idéologique était une des remarques du célèbre Ernesto Che Guevara qui séjourna en RDC pour y apporter sa contribution à la flame révolutionnaire. Aucun pays ne peut se développer sans cette trame des leaders. Des hommes d’État, visionnaires capables de mettre en place les jalons d’une nation forte qui durera longtemps après eux. La France a eu ses Charlemagne, Louis XIV, Napoléon Bonaparte, Charles de De Gaule. Les États Unis ont eu leur Benjamin Franklin, Abraham Lincoln, Franklin D. Roosevelt, John F. Kennedy. La Russie a eu ses multiples Tsars, Lénine et Staline. La RDC doit travailler intentionnellement et stratégiquement pour permettre l’émergence du type de leadership à la hauteur de son destin.

Mon point de vue est que sans un éveil de conscience collective et de la plus grande ampleur, la situation de la RDC n’est pas prête à changer de si peu. Très peu des politiques ou des personnes influentes pensent à l’avenir et au type de leadership qui devra émerger au sein de la classe montante. Bien au contraire, la promotion des antivaleurs qui a élu domicile au sein de la classe dirigeante, quelque soient les sphères de prise de décision, est une source fondamentale d’inquiétudes. Elle ne pourra pas produire le type de leaders dont la RDC a besoin. Il faut une action idéologique, stratégique, altruiste et repartie dans le temps. Mais le peuple est le principal acteur dans cette approche.

Mon point de vue est que les leaders ne sont en fait qu’une émanation des peuples qu’ils conduisent. Il existe une relation entre le leader et sa base qui fait à ce que le leader se reflète comme dans un miroir au travers sa base et vice versa. En observant le type de leaders qui sont promu par la société, vous pouvez facilement comprendre à quel type de peuple vous avez affaire. La relation d’influence entre le leader et son peuple font à ce que le peuple est souvent complice et victime en même temps de son destin au travers le type de leaders qu’il élève en hauts lieux.

Mon point de vue est que pour qu’une révolution sociale ait lieu en RDC, les leaders doivent être capables de donner au peuple congolais une vision unificatrice de la société. Au-delà d’être des défenseurs auto-proclamés de leurs tribus et régions, les leaders deviendront alors les gardiens des idéaux des Congolais. Il est fort malheureux de noter à ce jour que ces idéaux n’existent que sur papier. Par exemple, soixante-quatre ans après l’Independence, il est juste de se questionner combien de temps faudra-t-il pour que la RDC devienne réellement une nation et non un assemblage des tribus ? Une chose est certaine, sans une révolution sociale sérieuse et profonde, la RDC ne sera jamais une vraie nation. Et sans des leaders qui sortent du lot ordinaire congolais, cette révolution ne peut être une réalité. Et sans un investissement intentionnel et stratégique dans la formation d’une nouvelle classe de leaders, ce type de leader ne peuvent être une réalité en RDC. Tel est donc mon point de vue.

Rev Kyalangalilwa M Nicolas