A quoi ressemble la face du Christianisme africain ?

Le Coin du Théologien

Mercredi 22 mai 2024

Récemment un ami m’a dit lors d’une conversation que la face du Christianisme en Afrique est le pentecôtisme.  Il n’existe plus de doute qu’il y a plus des personnes qui se réclament de la foi chrétienne (toutes les tendances confondues) présentement sur le continent Africain qu’il y en a eu de toute l’histoire. Mais A quoi ressemble ce christianisme ?

Le dimanche de la pentecôte, le 19 mai 2024, en RDC un grand concert chrétien s’est tenu au stade des martyrs à Kinshasa. « Concert chrétien » ? les débats ragent dans tous les sens. Je n’y reviendrai pas. Je ne sais pas ce que cela veut dire pour l’Église en général en RDC mais je suis de ceux qui pensent qu’une grande étape a été franchie officiellement ce dimanche 19 mai 2024.  L’évènement en soi nous a appris une ou deux choses sur la face du Christianisme en Afrique. Je pense aussi que ce phénomène n’est pas nouveau mais il vient d’être officialisé et constituera je l’espère un sujet de débats publiques. Depuis un temps les « chrétiens » africains ont évolué dans une conception unique de l’Église comme lieu de culte ou du moins dans leur compréhension de ce qui doit constituer un culte « Chrétien » biblique. Le mouvement pentecôtiste a contribué beaucoup à ce virement. L’assemblée chrétienne ou ekklesia s’est muée en un lieu d’expression plutôt qu’un lieu d’impression. Les gens ne vont plus à l’Église, lieu d’impression, pour être façonné à l’image de Christ (même s’ils le chantent haut et fort) au travers la parole, la communion chrétienne par la puissance de l’Esprit Saint. Plutôt l’Église est devenue un lieu d’expression, où on va se trémousser et se déstresser. Le lieu par excellence pour « s’exprimer » au travers la danse, les prières cacophoniques, les défilés vestimentaires, et qu’en sais-je ?

L’église est devenue non plus un lieu de culte mais aussi et surtout un lieu de divertissement. Ce qui est vrai est que ce modèle n’est pas nouveau. Ce modèle existe en Amérique, au Nigeria et dans d’autres pays à majorité chrétienne. Il existe tout un monde d’affaires autour de l’Église. Les pauvres pasteurs sont sous la pression. Que faire ? Rester différents et périr ? S’adapter et survivre ? Donnons-leur ce qu’ils demandent, disent-ils, après tout c’est ce qui est contemporain et à la mode. Personne ne veut savoir ce que Dieu lui-même dit de comment le culte devrait se dérouler. Et voilà où nous en sommes. Voilà le visage du Christianisme en Afrique. Je me demande en quoi il est vraiment diffèrent de ces milliers des païens réunis dans une des capitales occidentales pour aussi s’exprimer de leur manière en réclamant l’affirmation du mouvement transgenre, par exemple ? Tous se réunissent pour s’exprimer. Leurs rencontres sont des lieux d’expression et non de formation. Ils ne sont pas là pour apprendre à vivre selon les lois de Dieu. Ils sont là pour exprimer ce qui leur tient au cœur. Comme si la Bible ne nous avait pas déjà averti sur la nature du cœur de l’homme (jérémie 17 :9). Et pourtant Jésus l’aura dit ”on ne peut pas server deux maîtres : Dieu ou mammon” (Matthieu 6 :24). A un moment il faudra choisir. Je crois que ce dimanche 19 mai 2024, jour de la pentecôte l’Église du Congo a fait son choix. Il faudra maintenant l’assumer. Et vous avez-vous fait le vôtre ?

Rev Kyalangalilwa M Nicolas

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